Dentelles des sirènes de la lagune

Moins d’un an après la sortie de Dentelles des reflets de Venise, les Éditions Astérion ont la chance de pouvoir à nouveau publier Chantal Robillard pour un livre qui sans en être véritablement une suite, complète cet ouvrage publié en début d’année. Dentelles des sirènes de la lagune mêle cette fois poésies et nouvelles. Comme dans le précédent ouvrage, les textes sont illustrés par des photographies de Venise prises par l’auteure elle-même.

Lorsque la mer est sur le point d’envahir quais et rues, des sirènes retentissent dans tout Venise pour prévenir du danger habitants, pêcheurs, commerçants, touristes. Mais les sirènes de la lagune, ce sont aussi ces êtres mi-humains mi-poissons qui hantent, dit-on, les eaux turbides de la Sérénissime. Des brumes de la lagune surgit alors une Venise fantasmée, lacustre, alanguie frileusement sur ses pieux de bois. Quand se répandent l’acqua alta, le mauvais temps, le brouillard, que souffle le méchant vent de la bora, Venise se métamorphose. Les Dentelles des sirènes de la lagune sont chantées ici par l’auteure sous forme de nouvelles, en contrepoint aux Dentelles des reflets de Venise, ses poèmes sur la vie quotidienne des Vénitiens. La voyageuse se promène en rêvant sur les rives ou les canaux, ancrée (encrée !) dans l’imaginaire. Le passé de la Sérénissime et ses références littéraires sourdent alors : Cendrillon et le beau marin Corto Maltese croisent sous les embruns le Juif errant, une sirène poursuit Marco Polo en partance pour les mers de Chine. Et les astronautes en route vers de nouvelles planètes, sous d’autres cieux, emportent Venise dans leurs rêves les plus chers… Ville hybride entre terre et mer, Venise est une merveille fragile, unique dans notre univers, que Chantal Robillard, dentellière des mots, nous réenchante ici avec onirisme.

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer